La cour je la vois de chez moi, de mon salon. J’aime bien regarder ce qui se passe dans la cour. Au bout d’un moment quand tu es toute la journée à ta fenêtre, tu repère aussi un peu les habitudes des personnes, tu deviens un… comment dire … là d’où je viens en Picardie on dit des « gogneurs », des commères, visuelles uniquement, pas que tu racontes ou que tu te fais des histoires mais juste par l’observation, il y a un côté comme ça.

Je viens prendre le soleil. Donner un peu d’espace à mon fils. Je descends rarement seul, ou alors après manger le midi, fumer un cigarillo. Mais ça c’est très bref. Après oui, je sors 2 fois par jour avec mon fils. Ça permet aussi d’échapper au télétravail. Penser à autre chose, se concentrer sur l’essentiel. Comme on a ramené le bureau à la maison, c’est aussi une façon d’y échapper, de trouver un espace de liberté, quand bien même il est restreint et clos.

Les autres dans la cour représentent d’abord des inconnus au départ. On n’a pas eu l’occasion jusqu’à ce confinement de sympathiser avec les gens. Ce sont des inconnus qui deviennent des personnes connues, voire plus, peut-être des débuts de relations. C’est une naissance relationnelle quoi quelque part.

C’est plutôt un confinement heureux, quand même globalement. Je pense qu’on n’est pas à plaindre. Ça se passe bien.

Ce qui me manque c’est peut-être les vacances annulées. Pas grand-chose. Finalement les restos et les bars on s’y fait quand on sait qu’on ne peut pas les avoir, finalement on les oublie. Donc non, pas de frustration particulière. Ça va. J’espère juste que cela ne va pas durer trop longtemps.

J’ai pas pris le métro : c’est quelque chose d’un peu inhabituel. Du coup je lis aussi beaucoup moins, bizarrement. Tout le monde avant le confinement envisageait cette période comme une période de reprise de la lecture et moi c’est tout à fait l’inverse. Qu’est-ce que j’ai fait d’inhabituel sinon vraiment de manière active … je ne sais pas … pas tant de choses que ça. Si : j’ai occupé la cour ! Je n’y allais quasiment pas. J’y allais pour déposer le compost et c’est tout. Donc oui j’ai occupé la cour.

On voit quand même au fur et à mesure l’herbe partir du terre-plein : signe d’une activité intense !

Florian, 36 ans