entre-deux

Malgré les apparences, l'acte est photographique. Le protocole est précis, la technique est simple : 2 photographies en surimpression, sans aucun autre artifice.

En tant que photographe d'architecture, je photographie volumes, perspectives, espaces, matières… en tant que photographe auteur j'ai souhaité manipuler ces éléments, les transformer en matière première d'une nouvelle œuvre.

Volumes recomposés, perspectives combinées, matières superposées. Le résultat est une étrange représentation de l'espace, une déconstruction du réel. L'œil cherche à reconstruire les deux images originelles, en vain… il se perd, se raccroche à un détail, indice d'une réalité, et se perd à nouveau. L'observateur accepte finalement l'impossibilité de distinguer les deux images, les deux espaces, il s'abandonne à l'observation de l'espace recomposé.

« entre-deux » évoque le temps suspendu, ce moment où le lieu a perdu toute fonction. Il n'est plus et n'est pas encore. Mobiliers et objets qui auraient pu signifier la fonction ont disparus. Le marquage de chantier aux couleurs criardes annonce une mutation à venir, mais reste peu signifiant pour déterminer le devenir du lieu.

Texte & Photographies Vincent Fillon - Droits Réservés

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